Google expérimente des titres générés par l’IA, suscitant des inquiétudes concernant les appâts à clics et la désinformation

20

Google teste une nouvelle fonctionnalité dans son fil d’actualité Discover qui remplace les titres originaux par des versions générées par l’IA, ce qui aboutit souvent à des résumés trompeurs ou absurdes. Cette expérience, actuellement déployée auprès d’un nombre limité d’utilisateurs, a suscité des inquiétudes parmi les éditeurs quant à l’exactitude, à l’engagement des lecteurs et au contrôle sur la manière dont leur contenu est présenté.

Le problème avec les gros titres sur l’IA

Les titres générés par l’IA sont conçus pour être concis – généralement quatre mots ou moins – mais dans la pratique, ils suppriment souvent le contexte essentiel, exagèrent les affirmations ou fabriquent purement et simplement des informations. Les exemples incluent des titres tels que “Le prix de la machine Steam révélé” (ce qui est faux) et “Le GPU AMD dépasse Nvidia” (trompeur, car il fait référence aux chiffres de vente d’un seul détaillant). Ces titres sont liés au travail journalistique et peu d’indications indiquent qu’ils ont été réécrits par l’IA, ce qui pourrait semer la confusion chez les lecteurs et nuire à la crédibilité des éditeurs.

Il ne s’agit pas seulement d’une mauvaise qualité ; cela représente un changement de contrôle. Les éditeurs consacrent des efforts considérables à la création de titres qui reflètent fidèlement leur contenu et attirent les lecteurs. L’expérience de Google annule essentiellement cet effort, traitant les articles d’actualité comme des produits à optimiser pour les clics, quelle que soit leur véracité. La société propose un petit avertissement (« Généré avec l’IA, qui peut commettre des erreurs ») mais l’enterre derrière un bouton « Voir plus », le rendant facilement ignoré.

Pourquoi c’est important

Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large au sein de Google : donner la priorité à ses propres produits par rapport aux sites Web externes. L’objectif déclaré de l’entreprise est de « rendre les détails du sujet plus faciles à digérer », mais le résultat est souvent du sensationnalisme et de la distorsion. Ce changement a des implications pour l’ensemble de l’écosystème de l’information, d’autant plus que le trafic passe de plus en plus par des plateformes comme Google Discover plutôt que par des visites directes sur les sites des éditeurs.

L’expérience met en évidence une tension croissante entre les entreprises technologiques et l’industrie de l’information. Google a admis devant le tribunal que « le Web ouvert est déjà en déclin rapide », et ses actions, comme cette expérience phare, suggèrent qu’il accélère cette tendance. Le risque de lecteurs mal informés et d’érosion de la confiance est important, en particulier lorsque le contenu généré par l’IA est impossible à distinguer des titres écrits par des humains.

Présentation de l’avenir de l’actualité

Même si Google maintient qu’il s’agit d’une expérience limitée, le problème sous-jacent demeure : les plateformes contrôlent de plus en plus la manière dont les informations sont découvertes et consommées. Cela met la pression sur les éditeurs pour qu’ils s’adaptent ou risquent de perdre leur audience. Pour beaucoup, comme The Verge, qui s’appuie désormais sur des abonnements, la seule solution viable est de trouver des modèles de revenus alternatifs qui contournent la dépendance à la plateforme.

L’expérience pourrait être de courte durée si la réaction est suffisamment forte. Cependant, cela nous rappelle brutalement que l’avenir de la présentation de l’information est de plus en plus à la merci des algorithmes et des agendas des entreprises.